De 1950 à 1973 la Grèce connait un essor économique important et rapide. Avec un taux de croissance annuel moyen de 7 %, cette période sera appelée le miracle économique grec (à l’instar du miracle économique allemand ou japonais).L’entrée de la Grèce dans l’Union européenne en 1981 a permis au pays de se développer. En effet, avec un PIB par habitant alors inférieur à la moyenne européenne, elle a profité des mécanismes de redistribution, mis en place dans les années 1980, comme les fonds structurels. La Grèce est donc bénéficiaire nette au regard du budget européen. En outre, en 2001, elle rejoint la zone euro.Le pays continue son développement au début des années 2000 avec des taux de croissance confortables6.
Athènes accueille de nombreuses manifestations culturelles et sportives internationales notamment les Jeux Olympiques en 20047, qui sont l’occasion pour l’État de moderniser la capitale (nouvel aéroport, nouveau métro, infrastructures sportives). En 2008, le chômage est au plus bas à 7,2 % selon Eurostat.Derrière cette façade en apparence positive, les dysfonctionnements classiques de la société grecque caractérisés par le poids de la fonction publique, de la dette et le faible développement industriel, n’ont que peu changé. Ils sont aggravés par les gouvernements d’Andréas Papandréou qui étend de manière extraordinaire la part du secteur public en nationalisant 230 entreprises privées et augmentant considérablement les aides sociales8 inaugurant ainsi la voie du socialisme à crédit qui persistera un quart de siècle8. Seul le gouvernement de Konstantínos Mitsotákis (1990-1993) initiera une politique de réduction des effectifs des fonctionnaires et privatisera certaines entreprises. Mais cette politique sera sans lendemain, les gouvernements suivants renonceront à réduire la bureaucratie et les aides sociales bases de leur clientélisme électoral8.Le « miracle » économique grec de 2004 à 2007 n’est possible que dans un contexte général de développement des transports maritimes et du tourisme et grâce aux facilités de crédit inhérentes aux bas coûts d’intérêt de l’euro.
L’État grec ne résista pas à la tentation de résoudre ses difficultés budgétaires en recourant massivement à l’emprunt quitte à maquiller ses comptes pour rentrer dans les critères européens8. Le pays connaît alors une croissance fulgurante mais artificielle, « avec des salaires excessifs, une flambée de l’immobilier et un endettement colossal